Je suis le Tsar

y'a deux jours genre le 16 août à Oulan Oude

J'ai laissé ici dans les yeux des filles russes plus de mots que je ne pourrais jamais en écrire.

Ecolières, étudiantes et toutes les belles femmes avec qui j'ai croisé du regard comme on croise le fer, cils contre cils, bleu contre vert, pas à pas j'ai donné à toutes les demoiselles croisées au grès des rues un peut de mon âme, un morceau de mon coeur et l'infini de mes envies en prime.

Des regards ardent dardant d'espoir ou d'indifférence le feu sous la faille j'aurai voulu en échanger contre une poignée de sable, une rafale de vent, mais ces regards je les ai donné bien volontiers, j'en ai donné bien plus que je ne saurai en dire parce qu'en russe mes yeux se débrouillent bien mieux que ma langue. J'ai dis tout de l'envie et de l'indicible, à quelques éclats de regard qui relevaient du génie féminin j'ai laissé des éclaires clairvoyants révélant de l'amour et des grains de folie à faire rouler la raison dans la paille de la passion qui s'enflamme et qu'attise le souffle qui s'engouffre dans le wagon par la vitre baissée.

Et moi, oui moi, je suis baisé jusqu'au cou tant la russie m'enserre et sert de prétexte à un romantisme de gare ferroviaire ; j'ai laissé la russie m'emporter un peu plus loin à chaque regards félin, regard de lins doux et câlin mais capable de claquer dans le vent comme le fouet du cochet. J'ai laissé plus de mille mots dans le bleu et puis le noir des rétines qui retiennent ma plume, mille mots dans le bleu et le noir ombrés d'indifférence, de fierté, de l'impudeur de la lucidité ou de celle de la tristesse, j'ai trempé mille plume dans le tréfonds instantané de ces regards d'une seconde, j'ai plongé ma plume aux plus incongrues des moments dans les yeux des belles dames, dans le creux des demoiselles aux coeurs cruels, aussi profond que si je plongeais dans le fond du Baïkal, j'ai puiser mes mots dans les eaux claires qui éclairent les rétines de celles qui soutiennent mon envie de dire je t'aime. Laisser à tous ces regards l'empreinte de mes mots, toutes ces filles sont parties avec les billes de mon coeur roulant au grès des paupières qui se battent en duel érotique et se rabattent drapent d'un clin d'oeil la prose féminine dans un déshabillé d'indifférence.

Bien sûr que j'ai envie de la russie, douce et revêche, je veux y perdre ma verve jusqu'à y trouver l'amour, je veux l'entendre de sa langue slave me dire je te veux, je te fuis, je te souille, je te brûle, je dévore sur l'autel de mon histoire monumentale le foetus de paille de ton histoire intime, je veux qu'elle me dise qu'elle est mon festin et pour avoir l'opportunité de m'attabler à cette table et festoyer de la sainte russie je suis prêts à perdre tout mon amour ; cette russie est une femme qui sur des hauts talons marche, son corps ondulant comme l'onde folle de l'eau claire du lac Baïkal, sur la perspective d'une avenue sans fin, une femme qui vacille si hautement perchée sur ses talons hauts quand elle foule sa terre chargée de ruine avec l'impudeur magnifique d'une insulte à l'histoire, à l'occident, c'est une fille que l'on embrasse à pleine bouche et dont le baissé vous laisser un goût de fer et la marque au corps d'un baissé passionné.

Non la russie n'est pas un colosse aux pieds d'argile mais une demoiselle à demie nymphe aux pieds agiles en piédestal sur talons haut qui danse nonchalante dans les plaines sibériennes et moi, oui moi, je la courserai volontiers si le train dans la nuit transsibérienne ne me conduisait pas lentement au loin de son corps et ce coeur délicatement parfumé.

Les yeux fous de la russie se sont posés mille fois dans les mien et je m'en suis fait une addiction

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