Je n'aime pas quand les voyages prennent fin

Adieu la Russie, adieu la Chine, adieu les steppes mongoles, les chevauchées, les yourtes, les latrines au fond du pré, adieu le train, les soupes au fond des tasses, les repas improvisés, les beignets, le poulet froid acheté sur le quai, la troisième classe, les banquette dure, la lumière le matin, le couvre feu du soir, les pleines sibérienne à en perdre la vue, adieu le train, les toilettes, les dents lavées dans le transsibérien, les frontières qui se passent doucement doucement, les nuits chez l'habitant comme trois Boucle D'Or venant dormir dans le lit d'inconnus du bout du monde, adieu les petits déjeuné copieux d'Irina qui savait nous recevoir en peignoir, adieu et merci à tous ceux qui nous on laissé entrer chez eux, nous donnant les clefs et nous laissant libre, adieu les bustes de Lénine, adieu monsieur Mao label kitch sur les produits dérivés à touristes, adieu les toilettes qui s'ouvrent devant nous comme on découvre ses cartes au poker avec plus ou moins de chance, adieu les marches sous la chaleur russe, adieu la pluie sur Krasnoïarsk son musée, sa belle Olga -la vraie en chaire et en os- adieu les fou rires devant la mousse au chocolat lyophilisée, adieu à tout, à la démesure de Pékin, les suées sur la muraille de Chine, adieu la foule de la citée interdite et adieu les chinois qui poussent, suent et doublent dans les fils d'attentes, adieu le désert de Gobi, le sable qui rentre par la fenêtre ouverte, adieu Agathe et Benoits, Juliette et Charlotte, adieu les ami de voyage dont on ne comprendre pas transsibérien,un mot de ce qu'ils racontent dans leur langue d'étranger et puis adieu la nuit, les lits durs, les douches rares, les blagues pas toujours drôle et les trottoirs et la nature et toutes les gares, les litres d'eaux, de bières et de sucres que l'on a bu pour survivre, adieu les parcs où viennent danser les vieux chinois, adieu la propagande, la place rouge, adieu le communisme, adieu la place Tien'anmen où l'on peut se payer un coca cola pour une misère, adieu les menus mongoles où l'on commande par hasard, adieu les photos, adieu les podcasts de Philippe, adieu le sac à dos, la course pour l'horaire, les plans de métro en chinois ou en russe, adieu les cafés, adieu le wi-fi, adieu le voyage, adieu la jeunesse que forge le voyage, adieu les fringues sales, adieu les pieds douloureux, adieu les chambres qui sentent le vieux bouc rance, adieu les bleus, adieu les repas à base de choses trempées dans l'huile à un moment ou un autre de leur préparation, adieu la troisième classe, et bonjour à la suite ,parce que vous vous doutez bien que l'on ne va pas en rester là. Et puis c'est nul les adieux et puis on se retrouve bientôt en france, on va pouvoir / devoir tout vous raconter de voix vive, avec les détails, le bruit et l'odeur des pays que l'on a si souvent porté durant tout ce voyage mais que l'on va effacer d'une longue et chaude douche pleine de savon - je dis ça mais à l’hôtel on a une très bonne douche - bref on rentre demain matin pour Philippe et moi, dernier tour en avion et en train et retour au traintrain du quotidien, mais promis on vous dira tout, ou presque ...

Commentaires :

nicole

Je n'aime pas quand les voyages prennent fin

léonne

Da svidania

songe

ça donne envie de t'entendre en parler...