On fait le pont, dis, Chérie ?

Bonjour à tous.

Pour ceux qui n'auraient pas encore trouvé où nous avons passé le 14 juillet (et c'est tout à leur honneur de ne pas tout saisir de mes jeux de mots), la réponse est un peu plus loin. Du reste, ce mail risque de ne pas être très... sérieux.

Mais commençons par le début. Départ de Trivandrum en train en fin de journée du 12. Pour l'ambiance du sunset keralais, c'est la photo 1.

16H plus tard, arrivée en gare de Madras. Première impression : envie de fuir, vite. Bon. Après une douloureuse traversée de la 4ième plus grande ville du pays, nous retrouvons deux filles de l'école qui font leur stage dans cette bulle de pollution, de bruit et d'ordures (quelle chance).
De là, départ pour Mahabalipuram (aller quoi, un petit effort pour la prononciation !), village de sculpteurs à 50 km. Arrêt, touristique certes, mais obligé. Et grand bien nous en a pris ! Au programme, des pierres qui font peur (2) brrrrrrrr... Des scènes de livres sacrés gravées dans la roche (3, pour l'échelle : un homme est équivalent à peu de chose près à une trompe d'éléphant !), des chèvres qui se la coulent douce (4) et des gros cailloux qu'on sait pas vraiment comment ils tiennent mais qui tiennent (5).
mouais ok, pour l'enrichissement de votre culture, faudra repasser.

Ceci dit, le coin étant joli, on y a passé nuit ! Quelques photos d'ambiance de rues le soir... Celle qui veut de l'eau (6) et celle qui va la chercher (7)... Oui vous l'avez compris, beaucoup d'enfants, et beaucoup d'orphelins aussi dans ce village (mais beaucoup de faux ! Pour attirer le touriste. Et oui, la misère, ça peut rapporter...).

Bien. Tout ça, c'est chouette, mais ce qu'il faut préciser, c'est qu'on est au bord de l'eau. Quelqu'un, une idée ? La mer du... Bengale ! A l'est, donc. Et que c'est l'occasion 1/ de ne pas voir un coucher de soleil sur l'eau mais d'admirer plutôt, le soir venu, sa propre ombre projetée sur les vagues (ce qui fait drole, soyez-en sur !), et 2/ d'assister à un lever de soleil au large ! Ce que nous n'avons pas manqué de faire, en témoigne la couleur jaune du soleil de 6H et le départ des pêcheurs (8).

Ok. Alors, vous avez tous trouvé où on va maintenant ? Je veux dire, vous avez évidemment tous sorti une carte du Tamil Nadu, étudié la question et vous êtes rendu compte que Mahabalipuram, par rapport à Madras, c'est au sud, et qu'encore un peu plus loin au sud, sur la cote, il y a... Il y a Pondichéry ! Gagné ! Ah quel suspens quand même...

Donc un petit voyage en car plus loin (pas de photo, mais je vous prie d'imaginer l'exotisme), et nous voilà dans l'ancien comptoir français pour célébrer la fête nationale, le 14 juillet (qu'ils sont bien organisés les jeunes d'aujourd'hui...) ! Pondichéry, je vous le dis tout de suite, c'est plus sympa en vrai que dans les annales de maths de 1998 ! La ville n'a rien de spécialement touristique, mais il y règne une ambiance toute particulière, surtout quand on traine ses pieds dans la ville blanche, avec ses jolies maisons coloniales aux façades ocres, ses noms de rues (toutes perpendiculaires) bien de chez nous (le consulat français rue de la Marine, l'alliance française sur Saint Louis...), et que parviennent à nos oreilles quelques conversations en français (« Tu rentres tout de suite, où j'appelle Papa ! Bon... Tu l'auras voulu, j'appelle Papa, il qui va venir te chercher et te tirer les oreilles ! »: une maman - indienne - à sa petite fille. Faut se mettre à notre place, ça réconforte !).

Ah oui, les photos... Bah, j'étais tellement bien à laisser trainer mes oreilles, que mes yeux se sont un peu reposés. Néanmoins, une jolie maison (9), et la rue Saint-Gilles, avec la mer au bout (10, dédicace spéciale, mais ils l'auront compris).

Pour ce qui est de la célébration du french national day, par contre, on repassera. Accès à la party du consulat réservé aux invités d'honneur, pas de feu d'artifice et... une simple pièce de théâtre (c'est quand même ça), au bord de l'eau, par une troupe de Madras qui avait appris un texte en français par coeur, auquel évidemment on n'a rien compris (mais la mise en scène valait le coup d'oeil !). Quelques français croisés ; bof, on aurait pu se passer d'eux. Balades sur le rivage en fin de soirée, bon resto tous ensemble, tout ça reste quand même plutôt sympa !

Aller, j'en ai bientôt fini, et donc vous aussi !
On a décidé de ne pas passer la nuit à Pondi, mais à 5 km de là, à Auroville. Auroville est ce « projet » de ville, lancé en 68 par un philosophe indien et sa copine française, où les habitants essaient de vivre « autrement ». Autrement, ça veut dire essentiellement en plaçant la quête spirituelle comme première valeur, et l'argent... à un plan plus lointain. La ville se compose en fraternités, et s'étale sur plusieurs hectares de foret. Des gens du monde entier viennent y vivre, avec comme seul devoir d'apporter à la communauté leur savoir-faire, ou leur savoir, pour devenir un aurovillien. Ca peut aller du potier au webmaster, en passant par maitre d'école (oui y'a des cyber cafés ici ! On ne manque de rien, vraiment...), mais la vie doit s'organiser en harmonie avec la nature, et avec comme premier objectif la méditation, au sens large.
Alors autant le dire tout de suite, en une nuit, je n'ai pas bien eu le temps d'approcher et de comprendre toute la profondeur de cette philosophie... Mais enfin quand même, ça a été une occasion de dormir dans une cabane en bois et feuilles de palmier, construite sur pilotis au bord de la plage (11), et d'imaginer ce qu'aurait pu être ma jeunesse dans les années 70... !

Et puis le lendemain, exotisme rebonjour pour le retour en bus à Madras, et vite vite, sautons dans un train, je suffoque !!
16H plus tard, c'est à dire lundi matin 7H, nous revoilà à Trivandrum, tout frais pour entamer une nouvelle semaine !

Voilà !
Et comme un vent de légèreté plane sur moi aujourd'hui, je vous ai préparé, rien que pour vous, une petite devinette... Chouette alors ! Et comme la blague est au moins du niveau de celle du sujet du mail, ce serait vraiment bête de s'en priver.
Bien : la devinette se trouve dans devinette.jpg. Serez-vous capables de trouver le titre de cette image ? Un indice : il s'agit d'une celèbre chanson française - de circonstance - . Mais je vous en ai déjà trop dit ! Réponse dans le prochain mail, et d'ici là j'attends vos suggestions !

A bientôt,

P.